Petites perceptions s’appuie sur des mouvements motivés par des buts pratiques comme frapper, éviter ou lancer. C’est une manière indirecte de définir le mouvement : au lieu de se concentrer sur les qualités formelles du mouvement, les danseurs tentent d’accomplir le plus précisément possible des actions sur des objets imaginaires. Ces buts pratiques donnent aux gestes des qualités motrices très spécifiques : direction, partie du corps, tonus musculaire, vitesse, force, impact, affect de l’interprète… Cette définition indirecte du mouvement permet de conférer aux gestes une richesse kinesthésique qui serait demeurée inaccessible si l’on avait tenté de déterminer directement leurs qualités motrices.

Les séquences de mouvements sont composées d’un seul type d’action. Elles sont donc particulièrement homogènes. Chaque mouvement est différent, mais les différences ne sont pas assez grandes pour que les mouvements individuels puissent être isolés et identifiés. Le spectateur est donc obligé d’appréhender la séquence dans son ensemble et ne peut pas la diviser en parties distinctes. Il n’y a ni évolution ni développement.
Noé Soulier essaye ainsi d’interroger la perception visuelle et kinesthésique du mouvement : jusqu’où va la perception ? Que parvient-on à distinguer, à retenir et à reconnaître ?

Chorégraphie : Noé Soulier
Avec : Thibault Lac, Daniel Linehan et Noé Soulier
Dramaturgie : Mette Ingvarsten
Musique : Les Folies Françaises – La Frénésie, François Couperin
Le Clavier bien tempéré, Prélude N. 15 en Sol majeur, BWV 860, Johann Sebastian Bach
Interprétation : Pierre Hantaï

Production : PARTS
Production déléguée : ND Productions